Fort Balaguier.
Nous allons pouvoir travailler en histoire et architecture sur un lieu exceptionnel.
Un peu d'histoire ...
1634 – 1636
C'est le Cardinal Richelieu, principal ministre de Louis XIII, qui ordonne la construction de la tour de Balaguier.
Une tour circulaire à canons de 15 mètres de haut et 20 mètres de diamètre est construite sur la pointe Balaguier, 1300m face à la Grosse Tour, afin que les deux tours puissent croiser leurs feux.
La Grosse Tour
La tour Balaguier était équipée dans sa partie haute de 8 canons placés dans 8 embrasures et d’un four à boulets permettant de tirer des « boulets rouges » dans le gréement des navires pour les incendier.
La tour comportait deux niveaux séparés par un plancher en bois. L’accès se faisait par un pont-levis et un escalier qui amènait au premier étage.
La salle du premier était un volume voûté servant de logement. (Four + cheminée)
Elle était recouverte par une plateforme d’artillerie à 8 canons dans 8 embrasures.
Le rempart était couronné par un chemin de ronde dont le parapet était percé de créneaux de fusillade.
L’étage souterrain abritait des magasins à vivres et à poudre ainsi qu’une citerne d’eau. Une margelle permettait de puiser l’eau depuis la salle voûtée.
Un oculus (ouverture) sur le sommet de la voute permettait de faire passer poudre et projectiles vers la plateforme d’artillerie.
L’efficacité des deux tours assurant le système de défense de la rade de Toulon, la Grosse Tour et la Tour balaguier, fut rapidement remise en cause compte tenu de la portée des canons dont elles étaient équipées.
La grosse tour de Toulon
Des batteries basses dont le rôle était de tirer des boulets pour couler les navires incendiés par les tirs hauts des tours à canons, leur furent adjointes.
1673 Une batterie basse fut ajoutée à la Tour Balaguier selon le même principe que la Grosse Tour.
DOC HISTOIRE
Description de la Tour de balaguier par Vauban, ingénieur militaire de Louis XIV
1679
" La tour de Balaguier est située sur la pointe de ce nom qui termine le goulet de la petite rade et forme sa séparation avec la grande au pied du dernier éperon de la montagne du Caire que couvre le fort de ce nom.
Elle fait face à l'entrée de la grande rade ; sa figure est assez irrégulière, le donjon est vaste, le fort est bien revêtu et en bon état. Il se compose d'une tour circulaire de 19,50 m de diamètre ou de 61,25 m de circonférence. Son mur a quatre mètres d'épaisseur à la base et trois mètres jusqu'à la hauteur de 15 mètres, qui est la limite de la plate-forme supérieure voûtée à l'épreuve de la bombe et peut recevoir 8 pièces de canon, placées dans 8 embrasures qui occupent la muraille de 3 mètres d'épaisseur, ayant 5 mètres de hauteur.
Elle fait face à l'entrée de la grande rade ; sa figure est assez irrégulière, le donjon est vaste, le fort est bien revêtu et en bon état. Il se compose d'une tour circulaire de 19,50 m de diamètre ou de 61,25 m de circonférence. Son mur a quatre mètres d'épaisseur à la base et trois mètres jusqu'à la hauteur de 15 mètres, qui est la limite de la plate-forme supérieure voûtée à l'épreuve de la bombe et peut recevoir 8 pièces de canon, placées dans 8 embrasures qui occupent la muraille de 3 mètres d'épaisseur, ayant 5 mètres de hauteur.
Un chemin de ronde crénelé, comprenant 41 créneaux, termine la tour par un chemin de 2 m de hauteur, et 0,70 m d'épaisseur. Au pied de ladite tour se trouvent deux batteries basses, en ailes tracées fort irrégulièrement de façon à porter leurs feux dans différentes directions.
La gorge est fermée par un mur crénelé sans flanquement régulier. Ses établissements sont assez considérables, indépendamment de la tour qui en contient de beaux avec une citerne de vingt mille litres et autres accessoires.
L'enceinte du fort comprend la porte d'entrée, avec pont-levis, un corps de garde, 2 guérites en pierre, 1 four à rougir les boulets, en outre des logements, non voûtés, pour recevoir 65 hommes, 1 magasin à poudre voûté à l'épreuve de 126 m3 pouvant contenir 11 000 kg de poudre en barils de 50 kg.
Enfin, il existe un logement inférieur de la tour, de 190 m3 pour contenir des vivres en grandes provisions pour un long siège, le logement du capitaine canonnier, une caserne voûtée pour 44 canonniers, une infirmerie, un four pour 400 rations, une chapelle et l'escalier tournant pour descendre dans les parties basses ".
Voilà donc une description exacte de l'ouvrage, extraite du mémoire rédigé par Vauban en 1679 au cours de son passage à Toulon.